Paris 30/Mars 1940
Mon cher ami,
je vous écris en francais parce que j’ai l’impression que vous ne
recevez pas mes lettres et je n’ai ņon plus des nouvelles de vous
qu’est-ce que devenu et qu’est ce que vous faites. Je ne sais pas si
vous avez entendu mes „Trois Ricercari“ qui ont été diffusé par
le Radio de Gêneve par Ansermet. Je xxx ne l’ai pas entendu mais
mes amis qui ont été à l’écoute m’ont di que l’éxécution a
été parfaite, je suis très concent[!]. Demain on diffuse mon trio
p. piano, violon et vcello, le matin. Double-concerto sera joué
ici avec P. Sacher, mais pas avant qu’au Mai, le 29., marquez
la date et écoutez si vous pouvez attraper Paris. D’ici là, il y a
beaocoup de choses qui peuvent se passi. Il y aura aussi le 19. Mai
la diffusion de ma sonate p. violoncello, aussi le matin vers
11 heures. Je travaille maintenant à la partition de Špalíček,
j ai arrangé les scènes autrement et ce sera definitif. Je cherche
l’appartement et je crois que nous allons demenagé bientôt, mais
écrivez moi encore ici. Autrement tout va très doucement et
il fait froid de nouveau, cela me retarde par-ce que je ne peux
pas travailler au piano, on ne peut pas chauffer ma chambre et nous
n’avons pas asser de ??, j’espére que cela durera pas.
Voulez vous faire quelque chose pour moi ? Demandez le renseignements
à Universel-Edition. Karlsplatz 6. Wien I. au sujet de mon
„Concerto grosso“. Si on peut avoir le plus tôt possible la
partition et le materiel (peut-être vieux celui qui est écrit
à la main) et dans quelles conditions. Mais qu’il vous repond
tout de suite. Je vous envoie mes meilleurs souvenirs et
aussi de Mme Martinů à vous tous. J’éspére que vous allez
tous bien et j’éspére aussi que vous allez m’ecrire vos nouvelles
je m’ rejouis beaucoup.
Bien à vous
votre B. Martinů
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