General information
Type of the document Letter
SenderMartinů, Bohuslav
Sender (corporation)
Sender‘s locationAix-en-Provence
Note on Sender‘s location[Aix-en-Provence]
Send date01.08.1940
RecipientŠafránek, Miloš
Recipient (corporation)
LanguageFrench
AcquiredCBM
Owner of the sourceCentrum Bohuslava Martinů v Poličce
Former call number at IBM2000/PBM Kmš 750
Call number at IBMŠafM 1940-08-01
Content and physical description
Diplomatic transcription of the letter

[Aix] 1. Aout1940



 



Cher ami,



 



Je n’ai aucune nouvelle de vous et j’attend impatiement, j’ai envoié plusieurs lettres, suis fixé à Aix [pour][1] deux mois, j’éspère, ecrivez nous ici le plus vite possible, qu est ce que vous me conseillez de faire, je dou[te][2] fort que je puisse rester et je ne sais pas non plus comment venir là-bas, pour avoir visa il faudrait vraiment une serieuse demande de notre gouvernement, je suis certain que vous ferez tout possible, mais après les experiences que nous avons tous les deux, je suis certain qu’on fera tout pour sauver les personnes parfaitement [†][3] et les „ministres“ indispensable. J’ai pensé à une autre solution, voir qu’il y a certainement une bousculade formidable à N. Y. je crois que la meilleure chose est d’aller, si s’est possible, en Amérique du Sud au Rio ou Chili et de s’installer là bas pour un temps jusquà la fin du conflit et de travailler.[4] Il y a a Rio un ami qui m’a aidé Pavel Deutch (Dvůr Král.) et aussi je crois Bata et peut être il y en a encore d’autres, (Loevi?)[5] qui pourraient facilement de me faire vivre là-bas certain temps, ne croyez vous pas?[6] Après le grand depart de tous ces juifs polonais et d’autres nation cela ne me tente pas beaucoup d’aller au Nord, et aussi je n ai rien sauvé avec moi, les valises devait suivre, mais tout est arreté, pas des correspondance, rien, et heureusement que j’ai encore des bons amis qui ne sont pas[7] mes compatriotes et qui ne m’ont pas laissé tomber comme l’ont fait nos representants et vous pouvez très bien vous imaginer mon „état d’esprit“ quand je pense, et je ne suis pas seul, comment ils ont foutu le camps, sans s’occuper des personnes, sans donner les directives et vous pouvez vous attendre de voir arriver là bas notre grand „representant“ avec son passeport diplomatique et peut être un grand no[mbre][8] des gens très importants, qui ont filé de la première heure et si j arrive un jour là bas, j’a[urai][9] un compte à regler pour moi et pour les autres. Ils sont déjà à Londres, mais ils n’[y][10] resteront certainement pas, en attendant le grand pat­ron, nous [†][11] signale déjà comme des traîtres, parce que nous n’avions pas des pas­seportes diplomatiques pour se sauver.[12] Firkušný est ici,[13] V. Kaprálová est morte[14] et moi même, je ne pense pas vous ecrire qu est ce j’en pense quand je vois que toutes les nations ont fait possible pour ses artistes et je vous assure, que les gens ici n’en revient pas et que cela ne nous fait pas une bonne reclame, et je vous demande votre aide comme mon ami, mais je voudrais que vous demandiez en mon nom à notre gouvernement, s’il veut nous considerer comme des artistes, qui represent vraiment notre pays, ou comme les gens qui les embetent, alors la question sera reglé et moi même et les autres qui restent nous prendrons nos decisions dans la direction qui ne sera certainement pas agreable au gouvernement et il faudra dire qu’on a montré assez des patiente, pour les consequences cela m’est parfaitement égale, il faut se rendre compte enfin, que j’ai le plein droit de demander cela. Je sais que vous êtes de mon avis et que vous ferez tout ce qui est dans votre pouvoir et je sais aussi comment c’est difficile, mais enfin cela ne peut pas durer indefiniment et j’aurais vraiment trop peu de respect pour moi même de continuer de plernicher toujours comme alors je vous dis comme Mussolini, : j’ai une carte très puissante et je la jouerai. Et vous pouvez lire cette lettre à tous les representant qui voudront la connaître et il me restera toujours des moyens de leur montrer que ce sont eux qui ont besoin de moi et non le [contr][15]aire. Maintenant pour mon projets je pense tenir ici (sauf les évenement imprevu) encore quelques mois, je pense trouver l’argent pour le voyage mais pour obtenir visa il faudra une demande assez puissante, je peux trouver pas mal des gens qui m’aideront, mais il faudra quand [même][16] une attestation ou une demande de notre gouvernement, cela vous le saurais peut-être mieux que omi [moi][17] qu’est ce qu il faut. Ici c’est très difficile parce que je ne peux pas me deplacer.



Voulez vous tacher de trouver l’adresse de Bata ou des autres et de leur proposer mon projets. Je vous don­ne l’adresse de Pavel Deutch – Wagon Lits-Cook, 52. Rio Branco à Rio de Janeiro -. Il y a un consulat à Marseille 57. rue de la Republique. C’est [Dr][18] Vochoč, e[t][19] Monzek. Koussevitzky et Mme Coolidge pourraient m’envoyer les recommandations? Vous restez pour les vaccances a N. Y.? Ou vous partez? Quelles sont vos projets? Qu’est ce que vous voyez comme petit ensemble pour le Concertino (?) avec piano solo[20]? Je pour­rais peut-être travailler quand méme. Et sûrtout placer Double concerto[21] et Riccercari.[22]



Voici mon adresse.



B. M. chez Mlle Bonzom



5 Cours d’Orbitelle



Aix en Provence (Bouches du Rhone.)



Ecrivez moi le plus vite possible, par Clippers, je serais très heureux d’avoir enfin vos nouvelles et donnez moi les conseilles qu’est qu’on pourra faire. Voulez vous fai­re ces demarches auprès de Bata, (Sigmund?) pour realiser ce projet, ici vraiment il n y aura rien à faire pour moi c’est le temps perdu et il peut y avoir encore des complications très imprevu[23]. Nous vous evoyons à Germaine à vous à Miloš nos meilleurs pensées et attendons impatiemment votre reponse.



Meilleur souvenir.



B. Martinů



Voulez vous donner ou écrire mon adresse à Dushkin?



Voulez vous envoyer la lettre jointe à M. Pavel Deutch[24]?



 



Bien entendu tout cela n’est pas pressé pour le moment c’est calme, mais ce que je voudrais est d’avoir prêt nos[25] papier si cella commencait aller mal et puis aussi ce sera le temps perdu [†][26]



 



 



[Aix] 1. srpna 1940



 



Milý příteli,



 



nemám od Vás žádnou zprávu a netrpělivě čekám, poslal jsem několik dopisů, dva měsíce budu v Aix, doufám, napište nám sem co nejrychleji, co bych měl podle Vás dělat, silně pochybuji, že budu moci zůstat a už ani nevím, jak se tam dostat, abych dostal vízum, bylo by opravdu zapotřebí nějaké seriózní žádosti od naší vlády, jsem si jist, že Vy uděláte vše, co bude možné, ale po zkušenostech, které oba dva máme, jsem si jist, že udělají vše pro to, aby zachránili osoby dokonale [†] a nepostradatelné „ministry“. Uvažoval jsem ještě o jiném řešení, uváží-li se, že v N. Y. je určitě náramná tlačenice, soudím, že nejlepší by bylo, pokud možno, vydat se do Jižní Ame­riky, do Ria nebo Chile, a na nějaký čas se tam usa­dit, dokud konflikt neskončí, a pracovat.[27] V Riu se nachází jeden přítel, který mi pomohl, Pavel Deutch (Dvůr Král.), a myslím, že taky Baťa, a snad tam jsou ještě další (Loevi?)[28], kteří by mi tam snadno dočasně mohli zajistit živobytí, nemyslíte?[29] Co odjeli všichni ti polští židé a další národy, už mě tolik neláká vydat se na Sever, a také jsem si nic nezachránil, zavazadla měla následovat, ale vše zadrželi, žádná korespondence, nic, ale naštěstí mám ještě dobré přátele, kteří nejsou mými krajany a kteří mě nenechali padnout, jak učinili naši představitelé, a Vy si můžete velmi dobře představit moje „duševní rozpoložení“, a když pomyslím, že nejsem sám, jak vzali nohy na ramena bez ohledu na kohokoli a aniž vyřkli nějaký pokyn, a můžete se vsadit, že tam přikvačí náš velký „představitel“ s diplomatickým pasem v ruce a s ním patrně velký počet velmi důležitých lidí, co pláchli v tu pravou chvíli, a pokud se tam jednoho dne dostanu, vyřídím si účty za sebe i za ostatní. Oni už jsou v Londýně, ale určitě tam nezůstanou, mezitím nás už velký šéf [†] jako zrádce, protože jsme neměli diplomatický pas, abychom se zachránili.[30] Firkušný je tady,[31] V. Kaprálová zemřela[32], a já Vám raději ani nebudu psát, co si o tom myslím, když vidím, že jiné národy udělaly vše možné pro své umělce, a ujišťuji Vás, že lidé jsou zde z toho rozčarovaní a že nám to nedělá zrovna dobré jméno, a jakožto dobrého přítele Vás žádám o pomoc, ovšem přál bych si, abyste mým jménem požádal naší vládu, pokud nás tedy považuje za umělce, kteří opravdu reprezentují naši zemi, pokud tedy nejsme za ty, co je otravují, ale to by pak byl problém vyřešen, a já sám i ostatní, co zůstávají, bychom učinili rozhodnutí, které dozajista vládě po chuti nebude, a bude třeba dát najevo, že jsme osvědčili dostatek trpělivosti, a jaké to bude mít následky, to jemi úplně lhostejné, je třeba si koneckonců uvědomit, že mám plné právo o něco takového žádat. Vím, že Vy můj názor sdílíte a že učiníte vše, co je ve Vašich silách, a také vím, jak obtížné to je, ale ono to nemůže trvat donekonečna, a já bych vskutku neměl kouska sebeúcty, kdybych stále jen fňukal, stejně jako tehdy Vám pravím jako Mussolini: mám vysokou kartu, a tu vynesu. A Vy můžete přečíst tento dopis všem představitelům, kteří se s ním budou chtít seznámit, a mně vždy zůstanou prostředky, abych jim ukázal, že to oni potřebují mne, a ne naopak. Ale teď k mým plánům, zamýšlím tady vydržet (pokud nepřijde něco neočekávaného) ještě pár měsíců, sehnat peníze na cestu, ovšem abych obdržel vízum, bude zapotřebí nějaké vlivnější žá­dosti, mohu sice vyhledat docela dost lidí, kteří mi pomohou, ale přeci jen bude nutné nějaké potvrzení nebo nějaká žádost od naší vlády, Vy patrně budete vědět lépe nežli já, co bude třeba. Je to tady velmi obtížné, protože se nemohu přemisťovat. Vyhledejte prosím Baťovu adresu nebo adresy jiných a vyložte jim můj plán. Zde máte adresu Pavla Deutche – Wagon Lits-Cook, Rio Branco 52, Rio de Janeiro. V Marseille je konzulát, 57 rue de la République. Tam je Dr. Vochoč[33] a Monzek. Mohli by mi Kusevickij a paní Coolidgeová poslat doporučení[34]? Zů­stáváte přes prázdniny v N. Y.? Nebo jedete pryč? Jaké

máte plány? Co myslíte malým ansáblem pro Con­certino
[35]? Se sólovým klavírem? Možná bych mohl přeci jen pracovat. A hlavně někam udat Dvojkoncert[36] a Riccercari[37].



Zde je moje adresa: B. M. u slečny Bonzomové, 5 cours d’Orbitelle, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).



Napište mi co nejdříve, letecky, zprávy od Vás mě nesmírně potěší, a poraďte mi, co by se dalo dělat. Obrátil byste se prosím ve věci toho plánu na Baťu nebo Sigmunda? Já tady opravdu nebudu mít co dělat, je to ztracený čas, a to ještě mohou nastat nepředvídané komplikace. Zasíláme Germaine, Vám, Milošovi[38] nejvřelejší pozdravy a netrpělivě očekáváme Vaši odpověď.



Srdečné pozdravy.



B. Martinů



Dal byste nebo napsal Dushkinovi[39] moji adresu?



Mohl byste poslat přiložený dopis panu Pavlu Deut­chovi[40]?



 



Samozřejmě to nespěchá, v tuto chvíli je klid, ale já bych hlavně chtěl mít papíry hotové, pro případ, že by se to začalo zhoršovat, no a taky je to ztracený čas.



 


Total number of leaves1
Number of pages bearing text2
FixationHandwriting
Letter

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Digitisation
Quality of digitisationProfessional
Location as subject
Aix-en-Provence
Marseille
New York, NY
Rio de Janeiro
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