17./Juin 1940.
Cher ami,
Je ne sais pas si ma lettre vous trouvera, j’ecris
quand même pour avoir des vos nouvelles et
vos projets, ecrivez moi qu’est-ce que vous faites
et ou vous êtes. Nous avons quitté Paris au
dernier moment sans pouvoir rien apporter avec
nous et apres de langues recherche nous avons
trouvé un abri très primitif, pour coucher et
attendre les événements. J’ai envoyé mes manuscripts
avant mais je suis bien inquiet, je ne les ai pas
encore reçu. C’est fini pour la musique pour
peut-être assez longtemps. Nous n’avons pas des
nouvelles de personne[,] tous nos amis sont dis-
persi on ne sait ou. Je voudrais bien partir
pour l’Amerique mais j’ai peur que cé xxx sera
impossible en ce moment, mais je ne vois
aucune solution d’autre. Nous avons tout
laissé à Paris, les moments sont vraiment
très dur et on ne sait pas encore qu’est-ce
qui attend. tous. Je serai heureux d’avoir vos
nouvelles[,] ecrivez moi bientot. xxx
Nos meileurs souvenirs.
B. Martinů
chez M. Paillet
Rancon.
Hb. Vienne
[pod podpisem; under the signature:]
Víta Kaprálová je těžce nemocná
nemám tu od ní zprávy, její adresa
je Victoria Kaprálová.
Clinique St. Elois Salle Fuster 20
Montpellier. Herault
[přípis na okraji; marginal inscription:]
Mes compatristes m’ont bien laisser tomber, non seulement ils n’ont
rien fait pour moi, ils n’ont pas voulu de sauver au moin mes manuscripts.
C’est la vie. J’éspére que vous ne nous abandonneraiz pas.
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